Diverticulose et diverticulite : tout comprendre sur la maladie diverticulaire du côlon

Fréquente après 50 ans, la maladie diverticulaire passe souvent inaperçue ; lorsqu’une diverticulite survient, il faut savoir reconnaître les symptômes, évaluer la gravité et choisir la bonne stratégie, du traitement conservateur à la chirurgie mini-invasive. Dans cet article, je vous explique comment distinguer les formes non compliquées des formes compliquées, quels examens effectuer et quand envisager une intervention chirurgicale.

Qu’est-ce que la maladie diverticulaire ?

La maladie diverticulaire désigne un ensemble de troubles liés à la présence de diverticules, qui sont de petites poches ou hernies formées dans la paroi du côlon (le plus souvent dans le sigmoïde, la partie terminale du côlon). Ces diverticules apparaissent avec l’âge, surtout après 50 ans. La présence de diverticules sans symptôme s’appelle diverticulose.

La diverticulite est une inflammation ou infection des diverticules.

Les symptômes typiques

  • Douleur abdominale (souvent côté gauche)

  • Fièvre

  • Troubles digestifs: constipation ou diarrhée

  • Nausées, parfois vomissements

Prévalence et évolution naturelle

Aujourd’hui, nous savons que 70 % des personnes âgées de 80 ans dans les pays occidentaux présentent une diverticulose du côlon sigmoïde, mais seulement 5 % d’entre elles développeront une inflammation/infection (diverticulite) au fil du temps, généralement non compliquée (80 % des cas).

Diagnostic et classification de Hinchey

Nous utilisons généralement le scanner (CT-scan) pour classifier les formes non compliquées (inflammation localisée) des formes compliquées (abcès, perforation, péritonite). Une maladie non compliquée signifie que l’inflammation est limitée à la paroi intestinale. En revanche, une maladie compliquée inclut des perforations. Le stade Hinchey 1b correspond à un abcès péricolique ; le stade 2, à un abcès plus distant ; la diverticulite purulente correspond au stade 3 ; et la péritonite fécale au stade 4. D’autres complications, non incluses dans cette classification, incluent les sténoses et les fistules.

Comment la maladie est-elle prise en charge ?

Formes non compliquées

Pour la maladie non compliquée, il existe aujourd’hui un consensus international large : une chirurgie en urgence n’est pas indiquée, car la majorité de ces patients récupèrent avec un traitement conservateur. La chirurgie élective (planifiée) n’est justifiée qu’en cas de récidives fréquentes ou de symptômes persistants, avec pour objectif l’amélioration de la qualité de vie.

Bien que des essais cliniques montrent une amélioration de la qualité de vie post-opératoire, les risques opératoires (stomie (« poche »): 5–21 %, réintervention : 10–28 %) imposent une évaluation individualisée.

Abcès diverticulaires (Hinchey 1–2)

Abcès d’origine diverticulaire (stade 1-2): Traitement conservateur pour les petits abcès. Les grands abcès (5-8 cm) peuvent nécessiter drainage percutané ou (>8cm) chirurgie. Risque de récidive avec traitement conservateur (sans opération): 20–40 % ; après chirurgie : ~5 %.

Il est également crucial d’exclure une tumeur colique sous-jacente dans les formes compliquées, car jusqu’à 10 % des patients peuvent présenter un cancer colorectal associé.

Complications graves : péritonite (Hinchey 3–4)

Complications graves : stade 3 et 4 (péritonite purulente ou fécale) nécessite une chirurgie avec ou sans stomie temporaire (« poche »).

Fistules (entéro-vésicales, entéro-gynécologiques)

Les fistules (les connexions entre les intestins et les autres organes urinaire ou gynécologique) doivent être traitées par résection du segment malade. Le traitement conservateur ne se justifie que chez des patients très peu symptomatiques. Les fistules guérissent rarement d’elles-mêmes, bien que leurs symptômes puissent varier.

Sténoses coliques

Les sténoses (le rétrécissement des intestins) résultent d’inflammations chroniques ou de récidives fréquentes. Si la sténose est peu serrée, les laxatifs peuvent soulager les symptomes. En cas de sténose douteuse ou d’occlusion colique, la chirurgie est indiquée. Cette condition ne guérit pas spontanément, donc il n’existe pas de données sur les récidives, ni très peu sur la qualité de vie.

Approche mini-invasive : De plus en plus utilisée, notamment en chirurgie élective (75 % des cas au Danemark en 2020).

Quels sont les facteurs de risque et la préparation préopératoire ?

Facteurs de risque

L’mmunodépression, le tabagisme et l’obésité augmentent les risques de complications. Une préparation préopératoire est essentielle.

Préparation préopératoire

La stratégie chirurgicale doit être personnalisée, basée sur l’état clinique, les préférences du patient, et une décision partagée entre patient et chirurgien.

Résumé

La diverticulose est fréquente mais n’évolue qu’exceptionnellement vers une diverticulite compliquée. Le scanner guide la prise en charge : traitement conservateur pour la majorité des formes non compliquées, chirurgie ciblée pour les complications (abcès, péritonite, fistules, sténoses). Une approche mini-invasive et personnalisée, fondée sur le dialogue, optimise les résultats et la qualité de vie. Si vous présentez des symptômes ou si vous avez des questions sur votre situation, je vous invite à me contacter ; nous discuterons ensemble de l’option thérapeutique la mieux adaptée.

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